Dans le béton, les granulats occupent le volume le plus important estimés entre 70 % jusqu'à 80 % du volume total. Avec l'augmentation de la consommation du béton dans le monde, l'exploitation des granulats augmente aussi entrainant l'épuisement des ressources naturelles non renouvelable. La démolition des anciennes constructions et celles détruites par les séismes, génèrent énormément de déchets de construction. Dans un tel contexte, arriver à fabriquer un béton tout en préservant les granulats naturels (GN) et l'environnement est un enjeu majeur. Cependant, la substitution des GN par des granulats recyclés de béton démolis (GR) est limitée, suite à leurs forts caractères absorbants dus principalement à la présence de l'ancien mortier. C'est pourquoi, le principal objectif de cette étude est de traiter les GR par la carbonatation naturelle afin de formuler un béton autoplaçant (BAP) avec un taux de substitution de 100 % en GR carbonaté (GRC).
En effet, ce traitement peut être bénéfique, car, il améliore la qualité et les propriétés du vieux mortier collé aux granulats du béton parents. La démarche expérimentale de ce travail consiste en premier lieu à formuler un BAP de référence avec 100% en GN, par la suite, des substitutions volumiques totales des GN par des GR frais non traité (GRF) et des GRC ont été réalisées.
Les résultats obtenus montrent que la méthode de la carbonatation suivie, a améliorée les propriétés des GRC en augmentant la densité et en diminuant l'absorption d'eau. Le remplacement total des GN par des GRF affecte le caractère autoplaçant des BAP ce qui engendre des corrections au niveau du dosage en eau et/ou en superplastifiant. Tandis que le BAP fabriqué avec 100% en GRC a donné des résultats satisfaisant et encourageant qui sont presque similaires à ceux du BAP de référence à l'état frais et durci.