L'émission acoustique (EA) s'est révélée très adaptée à la détection et au suivi de la fissuration des matériaux et structures. Les signaux d'EA peuvent être analysées soit en se basant sur des considérations physiques (géophysique/séismologie), soit à l'aide de leurs caractéristiques temporelles et fréquentielles. Cependant, la multitude de définitions liées aux différents paramètres ainsi que les méthodes de traitement rendent nécessaire le développement d'une analyse comparative dans le cas d'un matériau hétérogène tel que le béton de génie civil.
A cet effet, la présente contribution vise à étudier la microfissuration de poutres en T en béton armé soumises à des essais mécaniques quasi-statiques. Pour ce faire, des essais de flexion quatre points, réalisés à différentes vitesses de déplacement, ont été effectués en présence d'un réseau de capteurs d'émission acoustique. Une comparaison entre la sensibilité à l'endommagement de trois définitions correspondant au paramètre b-value a été réalisée et complétée par l'évolution de la valeur RA et de la fréquence moyenne (AF) en fonction du temps de chargement. Ce travail montre également l'utilisation de la méthode « support-vector machine » (SVM) visant à définir différentes zones d'endommagement dans la courbe charge-déplacement. Ce travail montre ainsi les limites de cette approche et propose l'utilisation d'une approche d'apprentissage non supervisée pour regrouper les données d'EA en fonction des paramètres physiques ainsi que les paramètres temps/fréquence. Enfin, ce travail discute les avantages et les limites des différentes méthodes et paramètres utilisés en relation avec les micro/macro mécanismes à l'origine de la fissuration du béton.